La neige, les glaciers et le pergélisol ont une grande importance pour la Suisse. Leurs changements sont documentés par des mesures détaillées. Ce portail web montre et explique certaines séries d'observation à long terme de la cryosphère.en plus

Image : NASA Earth Observatory, Jesse Allen and Robert Simmonen plus

Bilan de masse

Le bilan de masse d’un glacier représente la différence entre la quantité de masse gagnée (accumulation) et celle perdue (ablation). Le bilan de masse réagit de manière instantanée aux variations du climat et fournit ainsi une information précise de la santé du glacier.

Les mesures du bilan de masse sont très importantes pour l’étude des variations des glaciers en réponse aux changements climatiques. Ces mesures permettent de tirer des conclusions directes quant à l’influence du climat sur les glaciers. Il s’agit donc d’un paramètre central dans l’observation à long terme des glaciers mais qui n’est malheureusement pas facile à mesurer précisément. Dans la zone d’accumulation, la masse gagnée est mesurée à l’aide de puits creusés dans la neige et dans la zone d’ablation, la quantité de fonte est évaluée sur la langue glaciaire à l’aide de balises enfoncées dans la glace.

Mesure du bilan de masse glaciologique
Mesure du bilan de masse glaciologique

Les premières mesures de bilan de masse ont été réalisées sur le Rhonegletscher durant les années 1884-1910. Depuis près de 100 ans le bilan de masse local est mesuré sans interruption deux fois par année à quatre endroits situé à plus de 3000 m.a.s.l. sur le Claridenfirn, le Grosser Aletschgletscher et le Silvrettagletscher. À l’aide de ces séries d’observations uniques au monde, il est possible d’analyser quels ont été les impacts des variations climatiques de ce dernier siècle sur les glaciers.

Die Schweizer Gletscher mit laufenden Massenbilanzmessreihen. Dunkelblau: über den ganzen Gletscher verteilte Messnetze, hellblau: Punkt Messungen
Image : GLAMOS

Le bilan de masse est mesuré de façon détaillée à l’aide des techniques de mesure glaciologiques sur les glaciers de Basòdino (depuis 1991), Findelen (2004), Gries (1961), Pizol (2006), Plaine Morte (2009), Rhône (2006), Silvretta (1918) et Tsanfleuron (2009). Des stratégies d’observation ont été mises en place afin d’obtenir des valeurs du bilan de masse à différents points répartis sur toute la surface de chacun de ces glaciers. Ces observations sont complétées par des mesures saisonnières de longue date à des endroits précis sur le Grosser Aletschgletscher (Jungfraufirn, depuis 1921), sur le Claridenfirn (1914), et sur les glaciers du Giétro (1966), de Corbassière (1996), d’Allalin (1955) et de Schwarzberg (1955).

Le bilan de masse d’un glacier dépend avant tout de deux facteurs : la quantité de neige accumulée durant l’hiver et la température de l’air en été. Des températures élevées durant le mois d’avril, mai ou juin peuvent faire rapidement fondre la neige exposant la glace sous-jacente aux rayons du soleil dès le mois de juillet. Sous l’effet du rayonnement solaire, extrêmement fort en juillet et août, la fonte de la glace ainsi découverte s’accélère. La combinaison de ces deux facteurs produit des bilans de masse fortement négatifs, comme ce fut le cas en 2003 à cause de la vague de chaleur durant l’été. À l’inverse, la présence en été de neige sur le glacier et sur la langue protège la glace et diminue la quantité de fonte ce qui produit des bilans de masse moins négatifs, voir même positifs.

Les progrès techniques effectués dans le domaine de la télédétection, des modèles climatiques et de la modélisation informatique permettent de calculer le bilan de masse de façon indirecte. Bien que de gros efforts aient été faits pour rendre le calcul indirect du bilan de masse rapide et sans efforts, les mesures sur le terrain restent les plus fiables. Elles permettent d’avoir une haute résolution temporelle et peuvent aussi identifier précisément quel sont les processus déterminants (accumulation, fonte). Cependant, il est toujours nécessaire de comparer de temps en temps les mesures faites sur le terrain avec d’autres méthodes indépendantes afin de vérifier qu’il n’existe pas d’erreurs systématiques et le cas échéant de réduire ces erreurs.