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Une bonne alimentation, la préservation des sols et la protection du climat sont étroitement liées

L’exploitation durable et la conservation des systèmes terrestres sont essentielles pour la protection du climat. Ceci ressort d’un rapport spécial récemment publié par le Conseil mondial du climat (GIEC). Des mesures pour une alimentation plus saine jouent également un rôle important dans ce contexte.

Trockenheit in Europa

Les systèmes terrestres sont la principale source de subsistance de tous les êtres humains. Ils fournissent de la nourriture, de l'eau douce et de nombreux autres services écosystémiques. Ce faisant, ils jouent également un rôle important dans le système climatique, étant à la fois une source et un puits de gaz à effet de serre. Au total, ils ont éliminé de l'atmosphère près de 30 % des émissions de CO2 d'origine humaine entre 2007 et 2016. Toutefois, en raison du changement climatique, il n'est pas certain que ce sera encore le cas à l'avenir.

La production alimentaire génère environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre

Aujourd'hui, l'activité humaine touche plus de 70 pour cent de la surface terrestre libre de glace, dont une part importante consacrée à la production alimentaire. L'ensemble de la chaîne de production alimentaire contribue entre 21 et 37 pour cent aux émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine. L'agriculture, la sylviculture et les autres activités humaines sont responsables de près de la moitié des émissions de méthane et de plus de 80 % des émissions d'oxyde nitreux. Au cours de la même période, la consommation alimentaire par habitant a augmenté d'environ un tiers et la consommation de viande par habitant a plus que doublé.

Si rien n’est entrepris, l’influence de la production alimentaire sur le climat continuera de s’accroître. Le rapport du GIEC fait également état de grandes inefficacités dans le système alimentaire : en gros 25 à 30 pour cent de la nourriture produite dans le monde finit aujourd’hui à la poubelle.

Les changements climatiques réduisent la sécurité alimentaire

Maintenant déjà, les changements climatiques ont un impact négatif sur la sécurité alimentaire, tant en termes de disponibilité que d’accès, d’utilisation et de stabilité. « Les changements climatiques se répercutent négativement sur tous les indicateurs de la dégradation des terres, tels que la désertification, l’érosion du sol, la perte de végétation et la disparition du pergélisol », relève Edouard Davin, chercheur à l’EPF de Zurich et auteur principal du rapport.

En raison du réchauffement climatique, les climatologues s'attendent à ce que les phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur en général, les fortes précipitations dans de nombreuses régions et les sécheresses, en particulier en Méditerranée et en Afrique australe, augmentent. Déjà aujourd'hui, environ un quart de la superficie des terres libres de glace se dégrade. En 2015, quelque 500 millions de personnes vivaient dans des zones touchées par la désertification au cours des dernières décennies.

L’utilisation durable et la préservation des terres et des sols ne sont pas seulement importantes pour assurer la sécurité alimentaire d’une population mondiale croissante : ce sont aussi des stratégies essentielles pour lutter contre le changements climatique.

Une plus grande diversité dans les champs et les assiettes

Une alimentation plus variée avec plus de produits complets, de légumineuses, de légumes, de fruits et de noix et moins de produits d'origine animale permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre et, en même temps, d'améliorer la santé des gens.

Par exemple, l’association de cultures mixtes et de plantes d’amendement (engrais vert) ou la réduction du travail mécanique du sol permet de lutter contre l’érosion et contre le lessivage des substances nutritives. De même, l’optimisation du régime d’irrigation de rizières, des adaptations de la gestion du lisier et des pâturages, ou encore le développement de variétés plus tolérantes à la chaleur et à la sécheresse, pourraient atténuer les changements climatiques en même temps que la dégénération des sols. De nombreuses mesures peuvent être prises sans nécessiter des terres supplémentaires ni entrer en concurrence avec d’autres utilisations du sol.

En outre, nombre de mesures ne sont pas coûteuses : minimiser les pertes de production et éviter le gaspillage alimentaire permettrait d'économiser une grande partie des émissions de gaz à effet de serre.

Tenir compte des besoins locaux

Les acteurs politiques sont appelés à créer des conditions-cadres favorisant une utilisation du sol et une production alimentaire durables et compatibles avec la protection du climat. Comme instruments pertinents pour atteindre ces objectifs, le rapport cite, par exemple, l'intégration des coûts environnementaux dans les prix des denrées alimentaires ou le paiement des services écosystémiques. Toutefois, l'éducation et la formation renforcent également l'utilisation durable des ressources.

Selon le GIEC, il est essentiel que les mesures soient élaborées et mises en œuvre en collaboration avec les groupes de population concernés. Les femmes en particulier ont un rôle important à jouer : leur autonomisation pourrait garantir la sécurité alimentaire des familles et une utilisation durable des terres. Il est également important d'agir rapidement maintenant, car attendre indéfiniment aurait des conséquences négatives sur les systèmes terrestres et le développement durable.

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