Mieux mesurer les nouveaux objectifs ­internationaux en matière de biodiversité

Vous trouverez cet article et d'autres articles dans le rapport annuel 2023 de la SCNAT.

Le « Kunming-Montreal Global Biodiversity Frame-work » est le nouveau cadre international pour la protection, l’utilisation et la restauration de la biodiversité d’ici 2030. Il a été adopté en décembre 2022, avec deux ans de retard et après de longues négociations préliminaires. Des questions difficiles telles que le financement global de la protection de la biodiversité ou le partage des avantages découlant de l’utilisation des séquences génétiques numériques ont, jusqu’au dernier moment, failli compromettre l’accord. Le cadre fixe quatre objectifs à long terme jusqu’en 2050 et 23 objectifs d’action jusqu’en 2030. Un élément central est que la réalisation des objectifs doit désormais être mesurée à l’aide d’indicateurs qui seront obligatoires dans les rapports des États parties.

Le nouveau cadre s’appuie fortement sur le premier rapport global du Conseil mondial de la biodiversité (IPBES). Tous les moteurs directs du déclin de la biodiversité (exploitation des terres et des mers, exploitation directe d’animaux sauvages, changement climatique, pollution et espèces envahissantes) et surtout d’importants moteurs indirects (production et consommation, mauvaises incitations, reconnaissance des droits autochtones, etc.) sont traités par le biais d’objectifs individuels. Cela permet de prendre davantage en compte les aspects sociaux identifiés dans l’analyse de l’IPBES comme principaux leviers pour inverser la tendance.

La recherche conserve sa responsabilité afin de combler les lacunes existantes en matière de connaissances et de collaborer étroitement avec les actrices et acteurs de tous les secteurs. D’autres normes et indicateurs plus performants sont encore nécessaires afin de pouvoir établir avec transparence l’atteinte des objectifs pour chaque pays