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L’accord de Paris réduira sensiblement les impacts climatiques en Suisse

Une action concertée au niveau mondial contre les changements climatiques est particulièrement importante pour la Suisse, car celle-ci est plus touchée qu’en moyenne par l’augmentation de la température. L’accord international des Nations Unies sur le climat, conclu en 2015 à Paris et dont le Conseil national discutera, demain jeudi, la ratification, pose la base d’une protection du climat coordonnée à l’échelon mondial. D’après le Forum ProClim de l’Académie suisse des sciences naturelles, des études scientifiques montrent qu’en Suisse, les impacts seront nettement plus faibles si l’objectif des deux degrés décidé à Paris est atteint que si le monde se réchauffe, par exemple, de trois degrés.

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Le 2 mars 2017, le Conseil fédéral soumet l’accord de Paris au Conseil national pour ratification. Cet accord des Nations Unies, qui définit la politique climatique internationale après 2020, a pour objectif de limiter l’augmentation mondiale moyenne de la température à 2 degrés Celsius par rapport à l’ère préindustrielle. Il vise même, autant que possible, un réchauffement maximal de 1,5 degré Celsius. Toutefois, cet objectif ne pourra être atteint que moyennant une réduction draconienne des émissions de CO2.

Beaucoup moins de neige, dix fois plus de nuits tropicales, trois fois plus de jours de canicule

Le rapport « Coup de projecteur sur le climat suisse. Etat des lieux et perspectives » a mis en évidence que la Suisse est plus touchée qu’en moyenne par les changements climatiques. Au cours des 150 dernières années, elle a vu sa température annuelle moyenne augmenter de 1,8 degré Celsius, soit presque deux fois plus qu’en moyenne mondiale. Si l’objectif des 2 degrés de l’accord de Paris est respecté, la Suisse subira, d’ici la fin du siècle, un réchauffement de 3 à 3,5 degrés par rapport à l’ère préindustrielle. Si en raison d’efforts insuffisants, la planète se réchauffe, par exemple, de 3 degrés, les températures annuelles moyennes grimperont chez nous de 4 à 5 degrés jusqu’à la fin du siècle.

Le réchauffement a de graves conséquences, notamment pour la santé. Si l’objectif des 2 degrés est atteint (« monde à 2 degrés »), des climatologues comptent qu’il y aura sur le Plateau, d’ici 2085, en moyenne environ 5 nuits tropicales [Nuits pendant lesquelles la température ne descend jamais au-dessous de 20°C] (aujourd’hui 1‑2) et 15-20 jours de canicule [Jours pendant lesquels la température maximale est supérieure à 30°C] (actuellement 10-15) par an. Mais pour un réchauffement planétaire de 3 degrés (« monde à 3 degrés »), il y aura chaque année 15 à 20 nuits tropicales et environ 30 à 40 jours caniculaires, en même temps que des températures maximales plus élevées.

Un réchauffement plus marqué a aussi des conséquences sensibles pour le tourisme de neige: la limite des chutes de neige - dans un monde à 3 degrés d’ici 2085 - augmenterait par rapport à aujourd'hui à près d'environ 500 mètres au lieu des 250 mètres du monde à 2 degrés. Quant à la hauteur moyenne de la neige, elle diminuerait de près d'environ 60% au lieu de 30%. De même, les saisons de neige deviendraient nettement plus courtes.

Ce ne sont là que quelques exemples parmi les nombreux impacts des changements climatiques en Suisse, tels qu’ils sont décrits en détail dans le rapport « Coup de projecteur sur le climat suisse ».

Des actions internationales sont nécessaires

La Suisse étant particulièrement touchée en comparaison internationale par les changements climatiques, une action coordonnée au niveau mondial est d’une grande importance pour elle. C’est seulement de cette manière que les changements climatiques pourront être endigués. Grâce à sa réputation internationale et à sa capacité d’innovation, la Suisse peut donner l’exemple dans la collaboration avec la communauté des Etats et montrer qu’il est possible de concilier bien-être et protection du climat.

La Commission du Conseil national donne son aval

L’accord international de Paris oblige tous les Etats à présenter des objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, définis sur une base volontaire, et à prendre des mesures à l’échelon national pour les réaliser. Toutefois, les objectifs annoncés jusqu’ici par les Etats ne suffisent de loin pas pour respecter la limite des 2 degrés.

L’objectif des 2 degrés signifie que les émissions de gaz à effet de serre devront être abaissées à zéro pendant la seconde moitié du 21e siècle. En ce qui concerne la Suisse, le Conseil fédéral a formulé l’objectif d’une réduction de 50 % jusqu’en 2030 par rapport à 1990. La Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil national a discuté de l’accord déjà le 31 janvier 2017 et a donné son aval à sa ratification sous cette forme. Toutefois, deux minorités souhaitent certes la ratification de l’accord, mais avec un objectif de réduction de respectivement 40 et 60 %. Une autre minorité propose de ne pas entrer en matière. Une chose est claire : moins la Suisse réduira ses émissions de gaz à effet de serre jusqu’en 2030, plus elle reportera le problème sur les générations futures.

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