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Protéger conjointement le climat et la biodiversité

Les crises de la biodiversité et du climat sont interdépendantes et se renforcent mutuellement. Il est donc important de les aborder les deux en même temps par une approche intégrée, écrivent des scientifiques dans une nouvelle fiche d’information de l’Académie suisse des sciences naturelles. De nombreuses mesures, par exemple la réduction des émissions de CO2, de même que la protection et la renaturation d’écosystèmes, permettent d’agir contre ces deux crises. S’il existe un potentiel de conflits d’objectifs – par exemple lors du développement d’énergies renouvelables – les mesures doivent être prises de manière particulièrement prudente, afin que leur effet favorable sur l’une des crises n’aggrave pas l’autre. « Il est important de dépasser la pensée cloisonnée », relève Markus Fischer de l’Université de Berne et du Comité directeur de Forum Biodiversité. « Il serait donc judicieux et efficace que les politiques de la Suisse en matière de climat et de biodiversité, menées jusqu’ici en grande partie séparément, soient développées conjointement à l’avenir et que les mesures d’application fassent l’objet d’une approche commune. »

Le lagopède alpin perd son camouflage suite au changement climatique
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Les crises de la biodiversité et du climat se renforcent mutuellement. Les changements climatiques représentent actuellement la troisième cause la plus importante de l’érosion de la biodiversité et en deviendront même la principale à partir de 2050. A l’inverse, les écosystèmes sont d’énormes réservoirs de carbone et d’importants puits de CO2. La végétation et les océans absorbent environ la moitié du carbone libéré par la combustion d’agents énergétiques fossiles et par les changements d’utilisation des sols. La lutte contre les changements climatiques d’une part, et la préservation et promotion d’écosystèmes intacts d’autre part, ont ainsi un effet fondamentalement positif sur les deux crises.

La conservation des marais est un exemple éloquent. Les marais couvrent 3 % de la surface du globe, mais ils stockent environ 21 % du carbone des sols, ce qui est environ deux fois la quantité qui se trouve sous forme de CO2 dans l’atmosphère. En Suisse, les marais couvrent 0.5 % de la surface du pays et abritent 25 % des espèces végétales menacées. La remise en eau de marais favorise la biodiversité et atténue les changements climatiques et leurs conséquences. De nombreuses autres mesures – correctement mises en œuvre – rendent également possible une situation gagnant-gagnant. Lors de la transition vers des énergies renouvelables, par exemple, il faudrait privilégier des zones déjà exploitées, ne promouvoir qu’exceptionnellement les petites centrales hydroélectriques et orienter les activités minières vers la durabilité.

Il faut penser et agir de façon systémique, afin d’identifier les synergies et de minimiser les conflits d’objectifs, estiment les scientifiques. A leur avis, les mesures qui promeuvent les modes de vie durables en Suisse sont particulièrement efficaces. A noter, parmi les approches concrètes proposées, la transition vers une économie durable, la soumission du secteur financier à des exigences environnementales, ou encore la suppression et restructuration de subventions qui nuisent au climat et à la biodiversité. Il s’agit en outre d’accélérer la décarbonation, de surmonter les conflits d’utilisation des sols, de réduire la consommation de viande et de produits laitiers et d’augmenter les moyens consacrés à la protection de la nature.

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